mercredi 27 mars 2013

Au rythme du Mékong...

Après avoir récupéré tous nos bagages, retour à la réalité, il faudra reprendre 2 taxis (depuis notre arrivée en Asie, nous laissions toujours une partie chez M&Ms). Première séparation depuis longtemps et premières sueurs froides. Isa tombe sur un taximan qui ne comprend rien et décide de passer par le centre de la ville alors qu'elle lui avait demandé la speedway. Arrivé à l'aéroport, il se trompe de terminal,... Bref, Vic et moi sommes heureux de les voir arriver, il nous reste 45 min avant le départ de notre vol international et nous n'avons pas encore commencé le check-in... Les choses se passeront cependant bien et nous partons donc pour le Cambodge.

Arrivée à Phnom Phen, l'atmosphère a changé, le pays semble moderne même si on est loin de la mégapole de Bangkok. Nous sommes surpris de voir que le seul argent que l'on peut retirer aux distributeurs sont des USD et non pas la monnaie locale. L'hôtel est sympa, "intelligent", le charme est créé par le bon goût à un coût minimum. Les enfants sont normalement interdits mais en voyant les nôtres, ils les acceptent tellement ils ont l'air calme (la menace voulant que le premier qui bouge allait aller dormir dehors avec les rats a donc marché ;-)!).

Le lendemain, visite du palais royal, ballade au marché central et promenade en bateau sur le Mekong. Notre chauffeur de tuk-tuk s'appelle David, nous passons beaucoup de temps à discuter avec lui.
Son histoire est poignante et est une bonne introduction pour nos visites du lendemain au coeur de l'histoire des Khmers rouges. Quand il avait 5 mois, ses parents, professeurs au lycée qui deviendra le S21 (le plus grand centre d'interrogatoire et de torture du Cambodge de Pol Pot) ainsi que 3 de ses frères, furent torturés et assassinés par le régime. Sa soeur de 11 ans s'occupa donc de son éducation. Enfants des rues, sa soeur mourut quelques années plus tard et David fut recueilli par le pasteur de la ville...il travaille aujourd'hui avec son tuk-tuk pour ramener de l'argent à l'association qui lui a permis d'avoir un minimum d'éducation. Il aime les enfants, est souriant et tendre... son histoire leur permet d'approcher de manière très concrète l'horreur que l'on verra le lendemain.







Ballade en bateau sur le Mékong au coucher du soleil, marchés flottants...




 






 Pierre avec David sur notre bateau...


Le lendemain, nous partons donc à la "découverte" des horreurs que l'être humain est capable de faire. Le régime de Pol Pot a sévi entre 1975 et 1979. +/- 2 millions de personnes sont mortes pendant cette période. Tous les cambodgiens ont été touchés d'une manière ou d'une autre par ce génocide. Il est fou de voir comment les khmers, tout comme les Nazis chez nous ont réussi à transformer des être humains en machine à tuer, à torturer. Nombre des bourreaux sont encore vivants aujourd'hui, témoignent de ce qu'ils ont fait, expliquent leur endoctrinement, ils avaient pour mission:
- d'obtenir le "document": une lettre de leur victime avouant qu'il/elle était à la solde de la CIA ou était contre le régime ainsi qu'une liste de noms (+/- 50) de leurs complices. Tous ont signé des histoires avec des organisations qu'ils ne connaissaient même pas et ont dénoncé, femme, enfants, amis, collègues
- d'amener ensuite les traîtres à la "destruction" (les killing fields)

Nous étions nés à l'époque, Isa et moi avons le même âge que David. La télévision existait... pas encore internet. Qui sait si aujourd'hui, c'est encore possible?

J'espère que les enfants ont aussi compris que le monde n'était pas noir ou blanc:
- Les américains ne sont pas pour rien dans l'avènement du régime de Pol Pot.
- La communauté internationale a continué à traiter avec les Khmers rouges encore longtemps après la fin du régime.
- Les survivants expliquent que leurs bourreaux sont aussi des victimes et qu'ils ne peuvent être certains qu'ils n'auraient pas agi de la même manière s'ils avaient été dans la même situation.

Bref, une journée un peu lourde, commençant par les killing fields (nous avons sélectionné les photos pour enlever les images trop dures) avant de visiter le S21. Faire ce tour avec David comme chauffeur avait un sens tout particulier... l'atmosphère était au calme et au recueillement.




Des bracelets en souvenir des disparus le long des fosses communes et de l'arbre des "baby boxing".




Le S 21. Ancienne école transformée en centre de torture et de détention.


Apéro sur le toit de l'hôtel.



Voyage vers Angkor... On était supposés avoir un bus de touristes avec tout le luxe, on se retrouve dans un bus de locaux. De touristique, nous n'aurons eu que le prix ;-). Au lieu de 4, 5 heures, nous mettons de nouveau 8 heures! Mais cela nous permet de faire une halte dans un boui-boui local où Victor ose manger une araignée frie... je n'ai pas été plus loin qu'une patte et les autres ne s'y sont même pas risqués!!!



Arrivés à Angkor, nous prenons un guide pour 2 jours pour visiter les temples de la région. Visite intéressante qui permet de découvrir un peu l'hindouisme qui a dominé la région à plusieurs reprises, parfois en cohabitation avec le bouddhisme qui est aujourd'hui la religion principale.

Les temples sont impressionnants, la chaleur aussi (39 C° à l'ombre...  et il n'y a pas beaucoup d'ombre comme disait l'autre) et il y a un peu trop de touristes...




Pour ceux qui ont vu le film avec Angelina Jolie, ce n'est pas une surprise...certains temples sont envahis par les arbres avec des racines très impressionnantes!






Angkor Vat au lever du soleil... (on n'était pas aussi seuls que cela peut sembler ;-))


                            


Retour aux temples après un petit déjeuner bien mérité...









                                       




Une des 196 figures sculptées dans le pierre... et une photo 'normale' de certaines autres.





Après 10 jours à se balader sans cesse en tuk-tuk, on commence vraiment à s'attacher à ce mode de transport en plein air.


On rate le coucher du soleil à partir d'un temple parce qu'on serait, soi-disant, arrivé à 17h32 et non pas avant 17h30 comme prévu. Maman n'aurait pas aimé... et moi non plus, après de longs palabres et l'essai de toutes les techniques (y compris "vous avez des enfants? Les nôtres ont marché 45 min. pour arriver en haut de cette montagne... Vous n'avez pas envie de voir un sourire sur leurs lèvres? Laissez les au moins passer eux..."). Rien n'y fait, rigueur asiatique... Je décide d'essayer de passer en force, les enfants crient, la police arrive, tout aussi inflexible, nous renonçons donc ;-(.


Nous rencontrons une famille franco-anglaise qui fait aussi un tour du monde autour de la piscine de notre hôtel (Vanessa, Michael, Eloise et Alexandre). Les enfants sont super contents de rencontrer de nouveaux copains (certains même un peu excités... suivez mon regard) et nous passons 2 très bonnes soirées en leur compagnie. Excellent!



Cap vers Singapour pour les retrouvailles avec les Lintermans!