Après une bonne nuit, nous quittons l'ambiance de Monument Valley et des cowboys des souvenirs plein les yeux et prenons la route pour Page et le lac Powell. Avant de découvrir le lac, nous avons l'intention de visiter Antelope Canyon dont on nous a dit qu'il était l'un des plus photogéniques et féériques.
Dès l'entrée, nous constatons que sa réputation n'est pas usurpée... Personnellement, je pense que c'est l'un des plus beaux bijoux de la région. Selon la légende, c'est un jeune Navaro qui aurait découvert ce "couloir" (il en existe en fait 2 "Upper" et "Lower" Antelope), sorte de grotte, très étroite, creusée par l'eau dans la roche sablonneuse. La lumière est assez faible mais crée des effets extraordinaires sur les parois irrégulières... Quelques photos:
La visite a duré moins de 2 heures mais c'est bon, nous avons déjà notre "quota" d'images inoubliables pour la journée ;-)... Nous poussons quand même un pointe jusqu'au lac: "scenic road" au coucher du soleil.... Un petit bonus, pas dégueu, avant de revenir à Page où nous mangeons dans un petit italien très sympa.
Pour la petite histoire, le lac Powell est un lac artificiel créé suite à la construction d'un barrage. Il a fallu 17 ans pour le remplir. Le lac se trouve à cheval sur l'Utah et l'Arizona.
Le lendemain, après une visite du Visitor Center et du musée concernant le barrage, nous partons faire une petite marche... Le thème des indiens influence le récit des "fameuses" histoires de ballade.
Nous passons ensuite par Horseshoe Bend, un très beau méandre en forme de fer à cheval (d'où son nom). Après un petite marche de 20 minutes, on arrive en haut d'une falaise impresionnante... D'autant plus qu'il n'y a aucune barrière, un pas de trop et on tombe à pic. Nous avons tous un peu le vertige (pour vaincre la crainte, je ferai même l'une ou l'autre photo couché au bord du vide ;-)).
Dans le fond, on aperçoit la "cassure" creusée par le Colorado...
... Et voilà ce que cela donne de plus près!
Les enfants ont de plus en plus de moments "complices"... L'expérience de groupe commencerait-elle à porter ses fruits? C'est pas encore la symbiose permanente mais on progresse en tous les cas!
Après quelques heures de route, nous arrivons à Red Canyon, porte d'entrée vers Bryce Canyon... Bonne entrée en matière. On monte assez facilement, la descente sera plus casse gueule. Les garçons font tout sur leur derrière, pantalon explosé ;-)!
Nous montons ensuite vers Bryce lui-même. Au fur et à mesure que nous avançons, la température descent. Il fait beau mais froid, même très froid! Les enfants mangeront la pizza dans la voiture pendant le coucher de soleil! Il est pourtant magnifique...
Une bonne nuit avec le chauffage (une première...) et quelques couvertures, puis nous retournons dans le parc. La température se réchauffe avec le soleil qui monte, le ciel est magnifique! Pour le reste, je ne vais pas vous faire une longue tirade sur Bryce Canyon... Juste pour planter le décor, ce parc, emblème de l'ouest américain avec ses hoodoos (fameuses cheminées de grès sculptées par je ne sais quel miracle climatique ou géologique), fut élu comme le plus beau des Etats-Unis.
La randonnée est agréable, variée et je suis impressionné par les enfants... Même Pierre marche de mieux en mieux...
On essaye de laisser notre petite trace en réalisant des "hoodoos" artificiels (il existe un "jardin" avec des dizaines de sculptures):
On aurait encore rêvé de voir un Rodéo mais nous sommes trop tôt dans la saison, ils ne démarreront que dans quelques jours... Entretemps, on profite un peu du décors pour rester dans l'ambiance et profitons de la piscine intérieure du Best Western entre deux visites dans le parc.
Direction Zion... Je ne me rappelais plus que la route pour y arriver était aussi belle. Nous sillonnons entre les falaises de couleur avant de plonger dans le tunnel qui mène au parc. Il fait beaucoup plus chaud, la nature est superbe mais on commence à être en mal de villes (surtout Val et Isa ;-)). Nous ne restons donc qu'une journée et repartons dresser le camp déjà plus vers le sud et Vegas...
... Nous nous contentons donc de longer la rivière sans prolonger la promenade quand nous sommes obligés de mettre les pieds dans l'eau.
Le lendemain, changement de décor complet, nous voilà à bling-bling land... Las Vegas!
Bien sûr je pourrais me contenter de critiquer cette ville artificielle, malsaine où, plus encore qu'ailleurs, on remarque des américains obèses (c'est un vrai fléau dans l'ouest), mettant machinalement une pièce dans le mancho en attendant que le temps passe... Mais, pour être honnête, on a bien aimé: ce kitch, cette fièvre, cette démesure, ces couleurs, cette vie qui n'arrête jamais... Las Vegas est unique (heureusement peut-être) et est un passage obligé!
Nous avons logé à l'Excalibur (comme il y a 20 ans), un hôtel en forme de château sur le strip et avons été voir un spectacle de chevaliers qui s'affrontent lors d'un tournoi... Excellent. Pour le reste, balade habituelle sur Las Vegas boulevard, visite des hotels-casinos (c'est le "Venitia" avec sa reconstitution de canaux (avec gondoles) à l'intérieur même du bâtiment qui nous a le plus impressionnés), des flagship stores (surtout M&Ms et Coke) et des shows 'gratuits' (fontaines au Bellagio, volcan au Mirage, etc).
Les enfants ne peuvent pas jouer au casino... On a quand-même un peu essayé avant de se faire jeter... Juste assez pour avoir le fun! Il a donc fallu attendre qu'ils dorment pour jouer un peu plus... Il était déjà suffisamment tard pour que l'on perde quoi que ce soit.
Nos avons aussi profité du calme relatif de la journée pour faire un petit tour dans les outlets... "Quand c'est moins cher, on économise de l'argent, non???".
Nous n'aurions pas du faire le tour du monde, il suffit d'aller à Vegas pour voyager à Paris, New-York, Venise, Hawaï, Rome,...
Après 2 nuits, nous repartons vers les grands espaces et plus précisément vers la vallée de la mort! Il pleut sur la route, nous nous demandons si, après Uluru, nous allons connaître notre deuxième désert sous la pluie... Même si on nous dit que c'est une chance exceptionnelle, nous sommes contents de voir que le temps se dégage et arrivons dans cet endroit aussi hostile que mystérieux sous une chaleur de plus en plus lourde (un petit changement d'accoutrement s'imposera même). Il fait maintenant plus de 90F° à l'ombre et, comme dirait l'autre, il n'y a pas d'ombre!
Dans le fond, une étentdue blanchâtre, on la croirait lisse. Cela pourrait presque être de la neige... La réalité est tout autre, du sel et des mottes de terre, craquelées sous la chaleur et la sécheresse! Rien ne pousse. Un peu plus loin, "the devil golf course".
Les enfants font de cet enfer leur terrain de jeu. On a l'impression d'être sur la lune!
Avec les verres des lunettes d'Isa... ambiance retro et lunaire...
On continue ensuite vers Zabriskie Point, on s'attarde un peu pour admirer les reliefs de toutes les couleurs. Les couleurs varient selon les angles, avec les nuages, la lumière.
Au bout de la vallée, nous arrivons à "Badwater". C'est l'endroit le plus bas des Etats-Unis... Il fait étouffant dans cette cuvette (-85 mètres) où le sol est recouvert de sel. Victor s'amuse à en récolter comme certains l'on fait avant nous (cfr photo de la photo)...
Sur le chemin de la sortie, nous faisons encore un arrêt, indispensable, par les "Sand Dunes"... Cela correspond tout à fait à l'image que les enfants ont du désert... C'est pourtant beaucoup moins "dur" (au sens propre comme figuré ;-)) que le fond de la vallée. On en profite pour se dégourdir les jambes, le soleil baisse, il fait bon. Nous n'aurons pas le courage d'attendre le coucher de soleil vu que la route est encore longue mais passons un très bon moment.
Il neige sur le Yosemite, nous décidons donc de passer par le sud (on a décidé de ne pas sortir les spatules cette année!). Nous redescendons donc le lendemain en direction de Santa Barbara (cela vous dira certainement quelque chose) pour remonter vers San Francisco le long du Pacifique, sur la "Highway 1". On a un peu l'impression de remonter doucement à la surface maintenant, nous sommes sur la route du retour... Drôle de cocktail, excitation, peur, envie, tristesse, joie, mélancolie, fatigue... Et en même temps, besoin de ne pas trop y penser, nous avons encore de belles choses à découvrir et la furieuse envie d'en profiter jusqu'au bout!
